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Sauvons les livres!

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Message par Sylvia Leloup Mer 15 Avr - 4:31

Ca y est Smile  Si j'ai oublié quelqu'un ou ajouté quelqu'un qui n'était pas là faites-le-moi savoir et j'éditerai.

Chancellerie de Louxor, 15 avril 2023, 15h37 de l'après-midi.

Il fait chaud en ce milieu d'après-midi et le soleil darde ses rayons impitoyables sur le désert.  Heureusement pour nous nous nous trouvons exactement dix mètres et vingt-sept centimètres sous terre (enfin, ça dépend si on prend en compte nos pieds ou nos têtes comme limite), dans une des salles de réunion de la chancellerie numéro 3.  Nous c'est-à-dire le séide Pierre Delucet, son fils Enzo, Julien Walker, sa femme Karen (quoi qu'elle ne soit là que via un écran puisqu'elle est restée en France, enfants en bas âge oblige), Blandine et Alice, deux séides égyptiens dont les noms refusent obstinément de s'inscrire dans ma tête et moi-même.  Tous nous avons le regard tourné vers notre chef de mission, un alchimiste d'un âge déjà avancé qu'on prendrait sans mal pour un contemporain de Socrate ou Platon à condition d'oublier sa chemise d'un immonde orange qui fait mal aux yeux.  Comme pour renforcer cette ressemblance avec les Grecs antiques il porte le nom de Zénon Dechipr et une longue barbe blanche.  Tant mieux, il se fondra dans le paysage une fois sur place.  

Si nous nous trouvons si loin de notre zone de travail actuelle c'est parce que nous participons à une entreprise commandée par le Collège des Chanceliers et plus particulièrement Numéro 7 visant à enrichir les bibliothèques des différents pieds-à-terre de l'Organisation et à sauver des ouvrages disparus au cours des siècles.  Et qui dit "livres anciens inestimables", pense aussitôt à la Grande Bibliothèque d'Alexandrie.  

- Notre portail nous mènera à une vingtaine de kilomètres au sud d'Alexandrie, en l'an 57 avant notre ère.  Il nous faudra marcher pour gagner la ville et trouver un endroit où loger avant de nous rendre à la bibliothèque.  Sur place nous devrons nous séparer en plusieurs groupes pour éviter d'attirer l'attention, mais des bracelets multifonctions nous permettront de garder le contact et de nous localiser les uns les autres en cas de problème.  Votre bracelet contient également la liste des livres qui nous intéressent.  Pour ce qui est du programme nous disposons de quatre jours de repérage pour trouver ces livres et les emprunter.  Le cinquième nous nous retrouverons tous pour numériser les livres à l'aide d'un scanner de poche que j'emporterai et ensuite nous remettons les livres en place pour éviter de modifier le cours de l'histoire.

Quatre jours seulement pour trouver sept livres dans une bibliothèque qui en compte 700 000!  Une aiguille dans une botte de foin!  On avait intérêt à ce que la chance soit de notre côté...  Je consultai rapidement la liste des ouvrages que nous devions sauver: un traité d'astronomie, un de géographie, un de médecine, un recueil de poèmes...  Je me demandais pourquoi ces livres en particulier méritaient d'être sauvés.  Je vis que certains autour de la table consultaient aussi leur bracelet tandis que Zénon passait aux dernières recommandations:

- Pour l'argent nous disposerons tous d'une bourse contenant des sesterces, suffisamment pour pouvoir nous en sortir pour deux semaines (pour nous laisser de la marge) et le moins possible pour éviter d'attirer des intentions malhonnêtes.  Nos vêtements sont prêts et nous les recevrons lors de notre départ.  Pour ce qui concerne notre comportement là-bas n'oubliez pas de vous choisir un nom qui se fondra dans la foule, il sourit en faisant remarquer: pour moi c'est déjà fait.  N'oubliez pas que les Romains ont un nom composé de plusieurs éléments, mais les Grecs par exemple n'ont qu'un prénom et éventuellement un patronyme ou ils ajoutent leur ville d'origine.  J'imagine qu'il n'est pas nécessaire de vous rappeler qu'à l'époque et à l'endroit où nous nous rendons la société est assez machiste, je ne suis donc pas sûre de l'accueil qui sera réservé aux jeunes femmes dans la bibliothèque.  Cependant il y a des exemples de femmes philosophes comme Hipparchia.  Bien, y a-t-il des questions avant que nous quittions cette époque?

Je réfléchis bien aux points à éclaircir avant de partir.  Notre but était clair, le déroulement des opérations aussi et je savais que les coordonnées du portail retour se trouvaient dans nos bracelets.  Ceux-ci pouvaient passer en une sorte d'état vibratoire quand nous appuyions sur un bouton et fonctionnaient non pas via le wifi ou par satellite, mais à l'aide de l'énergie de l'aura de leur porteur.  Nous n'aurions donc pas de problème de discrétion ou de réseau.  Je regardai autour de la table pour voir si quelqu'un d'autre avait des questions.

HRP: Voilà, à vous.  Je propose qu'on fasse un tour de table d'un post chacun puis qu'on se rende à Alexandrie, pas la peine de trainer à Louxor. Wink
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Message par Karen Walker Dim 19 Avr - 9:20

Paris, France, 15 avril 2023, décalage horaire que j'ai la flemme de calculer mais je dirais début d'aprèm

J'étais rentrée tôt à la maison, mais mes filles étaient encore à la garderie pour quelques heures. Julien était parti en Egypte en avion, la veille, avec ses collègues chevaliers. Il s'apprêtait à partir à Alexandrie. Et surtout, à se rendre plus de deux mille ans dans le passé. Même si la Confrérie semblait maîtriser ce type de voyage, je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiète en écoutant le chef de l'expédition expliquer le programme.
Je suivais la dernière réunion de briefing avant le départ par visioconférence, assise sur mon canapé, un écran holo-tactile sur les genoux. L'Organisation m'avait autorisée à y assister, même si c'était de loin et par réseau interposé, et j'avais laissé Eva et May à la garderie au lieu de déjeuner avec elles pour m'assurer qu'elles n'écouteraient pas aux portes.
L'opération semblait assez calme. Julien m'en parlait depuis des semaines, depuis qu'en tant que spécialiste en histoire antique, il avait été appelé à y participer. Sur mon écrans, je le voyais plutôt confiant, et très attentif au briefing, même si je savais qu'il était déjà au courant depuis longtemps des aspects techniques et scientifiques de la mission. Même sans traducteur stromique, il parlait latin et grec ancien couramment, ou presque...
-Bien, y a-t-il des questions avant que nous quittions cette époque? conclut l'alchimiste qui dirigeait l'équipe.
-Savez-vous quand vous rentrerez dans le présent? intervins-je après une ou deux questions posées par les séides sur place.
-Le portail de retour nous ramènera dans environ cinq jours, répondit Zénon Dechipr.
Il ajouta avec un air compréhensif:
-Vous n'avez aucune raison de vous inquiéter...
Enzo Delucet m'adressa un signe de la main. Si l'équipe emmenait un apprenti en enquête de terrain, le risque devait être maîtrisé.
-Faites attention à vous, souris-je aux membres de la mission que je connaissais, c'est-à-dire une bonne moitié du groupe.
Après un dernier salut à mon mari et au reste de l'équipe à Louxor, j'éteignis mon écran. J'allais retourner au travail et continuer ma vie pendant ces quelques jours. Je ne faisais pas vraiment partie de cette histoire...
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Message par Blandine Mer 29 Avr - 5:06

C'était mon premier séjour en Egypte et il fallait qu'il fasse une chaleur de plomb. Assise sur ma chaise, je caressai Minette, endormie sur mes genoux. Alice, à côté de moi, gribouillait des dessins sur un vieux calepin. De l'autre côté de la table se trouvaient Enzo, son père que je rencontrai pour la première fois, Sylvia et Julien Walker. A côté de ce dernier, un écran sur lequel on voyait Madame Walker, assise sur son canapé à Paris. A côté d'Alice, deux séides égyptiens, Tomar et Nadia, qui bavardaient entre eux dans un dialecte que je ne comprenais pas bien. Au bout de la table, debout, Zénon Déchipr, notre alchimiste chef de mission vêtu d'une chemise orange immonde et d'un bermuda kaki. Seule sa barbe de mage et sa médaille de St Georges me prouvaient sa filiation à la Confrérie et son sérieux. Le néon au dessus de notre tête nous illuminait d'une lumière jaunâtre et terne. D'un air vaguement attentif, j'écoutai ce que dit ce cher Zénon sur un ton motivé :

- Notre portail nous mènera à une vingtaine de kilomètres au sud d'Alexandrie, en l'an 57 avant notre ère.  Il nous faudra marcher pour gagner la ville et trouver un endroit où loger avant de nous rendre à la bibliothèque.  Sur place nous devrons nous séparer en plusieurs groupes pour éviter d'attirer l'attention, mais des bracelets multifonctions nous permettront de garder le contact et de nous localiser les uns les autres en cas de problème.  Votre bracelet contient également la liste des livres qui nous intéressent.  Pour ce qui est du programme nous disposons de quatre jours de repérage pour trouver ces livres et les emprunter.  Le cinquième nous nous retrouverons tous pour numériser les livres à l'aide d'un scanner de poche que j'emporterai et ensuite nous remettons les livres en place pour éviter de modifier le cours de l'histoire.

Sur mon bracelet, je lus les sept livres que nous devions trouver. Sept sur 700 000, cela me semblait une mauvaise blague absurde mais je me gardais bien de le penser. Ses livres ne semblaient en rien particulièrement importants : des traités scientifiques, un recueil de poèmes. Je me promis de profiter de notre balade pour trouver une pièce de Plaute à lire, histoire de voir de quoi parlent ces pièces que personne de notre époque n'a lues. Zénon, lui, continua de disserter :

- Pour l'argent nous disposerons tous d'une bourse contenant des sesterces, suffisamment pour pouvoir nous en sortir pour deux semaines (pour nous laisser de la marge) et le moins possible pour éviter d'attirer des intentions malhonnêtes.  Nos vêtements sont prêts et nous les recevrons lors de notre départ.  Pour ce qui concerne notre comportement là-bas n'oubliez pas de vous choisir un nom qui se fondra dans la foule, pour moi c'est déjà fait.  N'oubliez pas que les Romains ont un nom composé de plusieurs éléments, mais les Grecs par exemple n'ont qu'un prénom et éventuellement un patronyme ou ils ajoutent leur ville d'origine.  J'imagine qu'il n'est pas nécessaire de vous rappeler qu'à l'époque et à l'endroit où nous nous rendons la société est assez machiste, je ne suis donc pas sûre de l'accueil qui sera réservé aux jeunes femmes dans la bibliothèque. Cependant il y a des exemples de femmes philosophes comme Hipparchia.  Bien, y a-t-il des questions avant que nous quittions cette époque?

J'eus envie de pester contre les Grecs et leur machisme stupide mais ce n'était pas le moment. Comme nom, je choisis Ariane, en l'honneur de l'un de mes mythes grecs préférés. Tomar demanda une indication sur l'arrivée puis Karen demanda :
- Savez-vous quand vous rentrerez dans le présent ?
- Le portail de retour nous ramènera dans environ cinq jours. Vous n'avez aucune raison de vous inquiéter...
Enzo en profite pour lui faire un signe de la main et je lui fais un clin d'oeil avant de l'imiter. Karen nous sourit avant de déclarer :
- Faites attention à vous !
Elle salua Julien puis éteignit l'écran. Alice me murmura :

- Mais tu es sûre qu'on peut emmener Minette ?
- La question ne se pose même pas, affirmai-je en lui souriant. Et on pourrait en avoir besoin.

Je profitai d'une question du père d'Enzo pour envoyer un message mental à Enzo :

Hey, alors excité avant le grand départ ?  

Il me sourit et me fit un clin d'oeil avant d'écouter son père parler avec Zénon. Je me tournai alors vers Nadia - Alice étant repartie dans ses gribouillages.
- Salut, je m'appelle Blandine. Tu es séide depuis longtemps ?
- Trois ans environ et toi ?
- Moins. Avec Alice, nous avons été adoubées il y a deux ans, à la St Georges. Et toi Tomar ?
Le garçon grogna sans que je comprenne.
- Il n'est pas très bavard, s'excusa Nadia, mais il est gentil. Vous venez d'où ?
- Paris et vous ?
- Nous sommes rattachés de Louxor, mais j'ai longtemps habité Alexandrie et Tomar y a passé quelques années. C'est comme ça que nous sommes devenus amis, quand nous rentrions ensemble des cours stromiques.
- J'ai aussi rencontré Alice à la Confrérie, nous avons reçu l'accolade mineure côte à côte. Tu as déjà fait un voyage dans le temps ?
- Non, mais Tomar en a fait un bref l'an dernier. Et toi ?
- Non plus, mais ma mère en a fait plusieurs et m'a briefée avant de partir. Ne pas trop se charger, prévoir la météo qu'il peut faire en envisageant qu'il peut y avoir un imprévu météorologique...etc.
Je fis une grimace à Nadia qui la fit sourire. Tomar, lui, regardait dans le vague, l'air absent.
- J'ai hâte de voir Alexandrie, murmurai-je en souriant.
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Message par Enzo Delucet Lun 4 Mai - 3:53

Depuis l'aéroport, j'avais trop chaud. La partie française de l'équipe avait retrouvé les membres de l'équipe déjà sur place et j'étais le plus jeune. J'accompagnais mon père parce que la mission n'était pas trop dangereuse et que c'était intéressant dans ma formation que je voyage dans le temps. J'étais très heureux de partir en Égypte et un peu excité en même temps.
Quand nous dûmes choisir un prénom de notre époque d'arrivée, parce que nous devrions nous intégrer sur place et interagir avec les habitants, mon père me dit par télépathie :
Je m'appelle Petrus, et toi Emilius. Nous venons d'Italie.
Je le savais déjà : comme lui, j'avais lu le dossier de préparation pendant que nous étions encore en France. Nous étions citoyens romains et mon père, un érudit, voyageait à Alexandrie pour trouver des manuscrits rares. Ce n'était pas si loin de la réalité.
Hey, alors excité avant le grand départ ?  me dit Blandine.
Oui ! répondis-je. J'ai hâte de voir à quoi ressemble l'Egypte ancienne !
J'espérais qu'il ferait moins chaud qu'ici, mais je me doutais que non. Blandine se remit à discuter avec sa voisine, une jeune Egyptienne, et je me reconcentrai sur Zénon qui terminait son explication : il nous répartissait en différents groupes pour être plus efficaces.
J'étais avec mon père et deux autres personnes. Par sécurité, je devrais toujours rester avec un séide pendant notre expédition.
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Message par Sylvia Leloup Sam 9 Mai - 4:58

Une fois le tour de table fini nous étions fin prêt et il était temps de se mettre en route.  Même si nous étions préparés et si cette mission n'était en soi pas franchement dangereuse (moins que d'aller retirer un noyard d'un lac par exemple), je sentais une boule se former dans mon ventre et prendre la consistance du plomb.  Je me sentais comme une astronaute sur le point d'entrer dans la fusée et qui se demande si elle reverra un jour la terre.  Comme cette astronaute je savais que le retour était prévu, que tout était calculé...mais qu'au moindre soucis je resterais coincée à un endroit où je n'étais pas censée me trouver.  
Après un passage dans les vestiaires j'avais toute l'apparence d'une fille de l'Antiquité.  J'avais remis mon jean et ma chemise au placard et avais à la place revêtu une robe blanche simple resserrée à la ceinture.  Le tissu léger me donnait l'impression de pouvoir disparaître à tout moment, une sensation que je n'appréciais pas vraiment.  À mon côté pendait une besace en cuir sans âge qui avait l'avantage de passer inaperçue quelle que soit l'époque et quel que soit l'endroit.  Dedans j'avais deux tenues de rechange et une cape d'un tissu plus foncé pour me tenir chaud la nuit.  Bien rangé sous toutes ses affaires se trouvait ce que je posséderais de plus précieux (en dehors de mon babel universel) lors de cette mission: une bourse contenant un nombre considérable mais pas exagéré de sesterces et un fin poignard pour me défendre en cas de gros pépin.  J'étais prête...Ou en tout cas j'avais intérêt à l'être.
Le trajet vers le portail allée se faisait en hélicoptère pour nous éviter de crapahuter pendant trois heures dans le sable du désert en tenue tout sauf adaptée.  Enfin nous arrivâmes à notre point de départ.  Autour de moi je ne voyais que du sable à perte de vue, dune après dune.  Heureusement les limites du portail avaient été délimitées par une sommaire construction en bois qui n'était pas sans rappeler l'embrasure d'une porte.  J'espérais que l'Organisation empêchait tous ceux qui ne connaissaient pas l'existence du portail de mettre les pieds ici, parce que sinon j'imaginais sans mal un petit malin tenter de passer au travers pour le fun et avoir une sacrément mauvaise surprise.  En tant que doyen et chef de cette expédition, Zénon passa le portail en premier.  Il fut suivi par Nadia et Tomar puis je me lançai.  C'était la première fois que je traversais un portail, aussi je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre.  J'eus la surprise de ne rien sentir de spécial, si ce n'est le vent chaud du désert, l'impression de flotter un moment...et puis la chute!  Pourquoi fallait-il que toutes les aventures commencent comme ça?  Heureusement ma chute se termina rapidement, ce qui fait que je ne m'écrasai pas lamentablement comme un oeuf avant même de commencer les choses sérieuses.  Je me mis rapidement sur mes pieds et repérai mes camarades de mission à trois pas de moi.  Ils avaient l'air secoués mais pas trop amochés, même Zénon malgré son grand âge.  Nadia était hilare et je compris rapidement pourquoi en voyant débouler le prochain membre de l'expédition: voir quelqu'un apparaître en l'air à 1m30 et tomber avec une expression d'incompréhension totale sur le visage avait quelque chose de comique.
Une fois que tout le monde eut "atterri", Zénon regarda sa boussole.  Autour de nous le paysage n'avait pas changé: sable et dunes étaient au rendez-vous.
- Bien, Alexandrie est dans cette direction, à une quinzaine de kilomètres.  Nous nous séparerons en entrant dans la ville.  Ceux qui veulent boire un coup avant de se mettre en marche: faites-le vite.  On n'a pas que ça à faire.
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Message par Enzo Delucet Ven 12 Juin - 20:39

Emilius (autrement dit moi) portait une tunique courte taillée dans un tissu beige-blanc. C'était très bizarre de ne pas avoir de pantalon. Mon père, lui, était en toge, comme un citoyen romain. Nous avions tous les deux des sandales en cuir : au moins, nous n'étions pas pieds nus.
Je pris l'hélicoptère pour la première fois de ma vie pour aller dans le désert. J'appréciai le paysage, et l'impression de voler qui allait avec. Je passai le portail en avant-dernier. Il était situé à plus d'un mètre au-dessus du niveau du sol dans l'époque d'arrivée, et je tombai sur les fesses dans le sable.
- Aïe ! criai-je sous le choc.
- Bien, Alexandrie est dans cette direction, expliqua Zénon, à une quinzaine de kilomètres.  Nous nous séparerons en entrant dans la ville. Ceux qui veulent boire un coup avant de se mettre en marche: faites-le vite.  On n'a pas que ça à faire.
Je bus rapidement avant de rendre sa gourde à Tomar à qui je l'avais empruntée. Ensuite, tout le groupe se mit en marche vers Alexandrie.
Je m'attendais à une ville avec des maisons blanches, un peu comme une oasis dans le désert. En réalité, la ville était immense, posée au bord de l'eau avec son célèbre phare que l'on voyait de très loin. Les rues parallèles et perpendiculaires étaient traversées par des foules de marchands, d'habitants et de voyageurs.
- 500 000 habitants, me chuchota Zénon comme s'il avait lu dans mes pensées.
- Waouh, fis-je, bouche bée. C'est énorme !
- Et encore, ce chiffre n'inclut pas les marchands, ni les visiteurs comme nous, ajouta mon père.
Nous nous séparâmes et je restai avec lui et deux autres chevaliers. Nous traversâmes la ville en nous mêlant à la foule qui s'interpellait dans toutes les langues.
La bibliothèque aussi était immense. Ce n'était pas vraiment un bâtiment rempli de livres, mais une série de salles remplies d'objets, d'appareils de mesure, d'hommes qui écrivaient sur des tablettes de cire ou qui discutaient sans même faire l'effort de chuchoter. Entre les salles, des cours et des jardins étaient aussi occupées. Les livres étaient des rouleaux de parchemin de différentes tailles entreposés dans des niches du mur. (Merci Wikipédia !)
- Reste ici, Enzo, me dit mon père. Pour le moment, nous allons repérer la section des ouvrages que nous devons trouver.
Je m'assis par terre sur une dalle, comme un autre garçon de mon âge aux cheveux noirs qui accompagnait un homme âgé. Il portait une pile de papyrus et du matériel pour écrire.
J'irai lui parler après, si je m'ennuie, pensai-je.
J'avais un peu peur de dire quelque chose de travers et de modifier le temps si je lui parlais alors je ne dis rien.
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Message par Alice Georges Dim 21 Juin - 9:59

Durant l'exposé, je tentai de dessiner tous les membres de l'équipe qui allaient partir. J'écoutai d'une oreille les paroles du chef d'équipe, un vieux barbu ridicule appelé Zénon : il expliqua la mission, notamment les détails techniques. Il fallait nous choisir un prénom, je choisis Daphnée. Après un bref échange avec Blandine, je suivis le groupe au vestiaires. Là, j'ai enfilé une tunique en lin beige et des spartiates en cuir. Blandine avait la même apparence mais avec une tunique azur. Nous avions également une besace en toile brune. Dans la mienne, une autre tunique, verte cette fois-ci, une cape en laine avec une capuche pour les nuits fraîches, une gourde usée qui avait dû servir pour de nombreuses missions antiques et une bourse. Je regrettai de ne pas pouvoir prendre un arc, puisque je venais de découvrir ce sport et je n'y étais pas mauvaise. Blandine, quand à elle, avait le même contenu que moi dans sa besace, exceptée un poignard et Minette qu'elle avait réussi à glisser dans l'étroite prison de toile. Après un trajet de plusieurs heures en hélicoptère que j'occupai à bavarder avec Blandine, nous sommes arrivés au portail. Nous nous sommes mis en rang, Zénon passa le premier, suivi de Nadia, Tomar, Sylvia, Blandine, moi, Julien Walker, Enzo et son père Pierre. L'arrivée fut brutale, je tombai d'environ 1m30, manquant de briser l'épaule de Blandine qui venait à peine de se relever. Après avoir tous traversé le portail, Zénon s'exclama :
- Bien, Alexandrie est dans cette direction, à une quinzaine de kilomètres.  Nous nous séparerons en entrant dans la ville.  Ceux qui veulent boire un coup avant de se mettre en marche: faites-le vite.  On n'a pas que ça à faire.
Bien chef, grommelai-je en buvant dans ma gourde que j'avais pris la précaution de remplir avant de la passer à Blandine et à Minette qui regagna ensuite sa besace. Nous nous mîmes ensuite en route sous un soleil éclatant et après un peu moins de deux heures de route, nous avons atteint Alexandrie. C'était une grande cité avec son phare majestueux sur le port. Nous nous sommes alors séparés et j'étais avec Enzo, son père et Tomar. La bibliothèque était impressionnante et immense. Des murs entiers couverts de niches dans lesquels étaient entreposés des parchemins sur lesquels étaient nouées des petites cordelettes retenant des étiquettes sur lesquelles des noms étaient inscrits. Pierre demanda à son fils de s'assoir à côté d'un jeune garçon, sans doute un jeune scribe. Quand à nous, nous avons commencé à repérer les sections des ouvrages : poésie, astronomie, géographie, médecine, géométrie, philosophie et agronomie. Evidemment, nous ne fîmes que le tour des sections sans chercher vraiment. Sur 700 000 parchemins, il nous fallait un peu de temps pour tout trouver. Nous avons récupéré Enzo mais son copain scribe avait disparu. Nous avons noté chaque emplacement de chaque section puis nous avons retrouvé les autres au centre de la bibliothèque pour nous répartir la tâche. Chacun avait une section attribuée : Julien, la section agronomie, Enzo et son père, la section philosophie, Blandine, la section géographie, Zénon, la section géométrie, Tomar, la section médecine, Nadia, la section astronomie et moi la section poésie. Nous devions chacun fouiller une section pour trouver le manuscrit demandé.
- Nous nous retrouverons dans deux heures au même endroit pour aller manger et dormir. Il va se faire tard, ne traînez pas.
Ma section et celle de Blandine étaient proches, ainsi nous pouvions échanger entre les piles de parchemins.
- Franchement, qu'est-ce qu'ils ont de particulier ces parchemins ? demandai-je enfin.
Blandine haussa les épaules malgré Minette accrochée à son épaule gauche. Soudain, je trébuchai contre un gamin assis par terre.
- Aïe mais... Ah mais je te connais toi ! T'es le petit scribe qu'on a croisé tout à l'heure. Je t'ai fait mal ? Comment tu t'appelles ?
Le tout en grec parfait, bien sûr. Le garçon me sourit et secoua négativement la tête en se frottant l'épaule.
- Je m'appelle Asaf. Et toi ? Pourquoi t'es ici ? Les femmes ne rentrent pas ici, normalement.
- Moi, c'est Daphnée et comme tu vois, j'ai pu rentrer.
J'étais légèrement vexée par son machisme même si on avait été prévenu. Soudain, Blandine arriva.
- Eh qu'est-ce que tu fais ? On t'attend !
- Je discutai avec...
Je me retournai mais le jeune scribe avait disparu.
- Avec ?
- Rien, un gamin scribe. J'arrive, je range juste les parchemins.
Après avoir tout rangé, je rejoignis les autres tout en cherchant Asaf du regard qui avait apparement disparu de la bibliothèque.
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Message par Sylvia Leloup Mar 30 Juin - 1:13

Alexandrie apparut tout d'un coup quand j'arrivai en haut d'une énième dune. C’était beau. La vue d’une si grande ville soudainement plantée au milieu du désert avait quelque chose qui imposait le respect. De loin impossible de soupçonner le brouhaha qui régnait dans ses rues et l’agitation de cette ville cosmopolite. Elle semblait immuable. Et puis il y avait l’eau. Le grondement lointain du fleuve était, lui, bien audible et il me semblait que déjà rien que ce son rafraîchissait l’atmosphère, rendant la chaleur du désert plus supportable. J’avais envie de courir vers les murs beiges de la métropole, mais je me retins. La distance est parfois traître dans le désert où tous les repères sont faussés. Je parcourus les derniers kilomètres avec l’impatience d’un cheval qui sent l’écurie.
Avant d’entrer dans Alexandrie, notre groupe se divisa en deux groupes avec chacun une entrée et une « histoire » différentes. J’étais avec Zénon, Nadia (renommée « Vera » pour l’occasion), Julien (« Julianus » ) et Blandine (« Ariane » ). J’avais gardé mon prénom puisqu’il se fondait assez bien dans le paysage (et j’aurais bien gardé mon nom de famille aussi en clin d’oeil à l’histoire de la création de Rome). Nous faisions partie d’un groupe de voyageurs ayant embarqué au port de Crotone (comme le Milon), en Italie. Zénon était philosophe et Julien clerc. Quand à moi, mes parents, n’ayant jamais réussi à avoir de fils, m’avaient envoyé à Alexandrie pour que je m’instruise et puisse reprendre leurs affaires plus tard. J’espérais sincèrement que personne ne s’intéresserait de trop près à nous, car malgré ma culture générale en matière d’histoire antique et mon métier de guide, je ne savais pas si je pourrais répondre de manière convaincante de cas d’interrogatoire poussé.
Bientôt, nous franchîmes les portes de la fameuse bibliothèque d’Alexandrie, et mon admiration pour cette ville grandit encore. Des étagères remplies de rouleaux s’étendaient à perte de vue. Là s’arrêtait toute comparaison avec une bibliothèque modere. En effet, loin d’une atmosphère feutrée et studieuse, la bibliothèque était une fourmilière en constante agitation. On copiait des livres, les déplaçait, les commentait… Ce qui créait un bruit de fond qui masquait l’agitation extérieure.
Je me rendis rapidement à la section Histoire, non sans regarder avec avidité autour de moi. J’étais fascinée. Comme dans une fourmilière le chaos semblait organisé.
L’oeuvre que je rechercherais était un traité d’un philosophe dont le nom ne me disait rien qui analysait les causes et conséquences d’une guerre entre une confrérie héllénique et une ville portuaire d’Asie mineure. D’après certains alchimistes, ce document permettrait d’en savoir plus sur « la Guerre de Troie ». Avant de fouiller comme une brute dans les rouleaux, je tentai de saisir la logique du classement des rouleaux. Mon babel ne me permettait pas de comprendre le grec ancien écrit, mais heureusement mes années de collège et de lycée en option latin-grec me vinrent en aide.
Après des heures de recherches, il me sembla que je devrais rentrer bredouille pour ce soir. Je rentrai à l’auberge où ma partie du groupe avait élu domicile en espérant que les autres auraient eu plus de chance.

PS: Voilà, désolée pour le manque d'action, mais on ne peut pas tout trouver du premier coup (ça serait trop simple). Plus d'action au prochain épisode! Wink
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Message par Enzo Delucet Mar 28 Juil - 6:08

- Vous avez trouvé quelque chose ? interrogea mon père, le soir, une fois que nous fûmes arrivés et installés dans la maison que nous occupions tous les quatre avec Blandine et Tomar et moi.
- Peut-être, dit Tomar. Dans un ouvrage que j'ai consulté, il y a une mention d'un document que nous cherchons, la seconde partie de la Poétique d'Aristote, dont un bref passage est cité. Mais je ne sais pas s'il est considéré comme un traité de philosophie ou  comme un livre de poésie...
- Nous allons le chercher dans les deux sections, dit mon père.
Je pensai à la bibliothécaire près de chez moi, qui classait parfois les livres n'importe comment parce qu'ils rentraient dans plusieurs catégories. Forcément, personne ne les trouvait ensuite. De toute façon, je ne lisais pas le grec et pas bien le latin (ma mère avait essayé de m'apprendre le latin mais je comprenais juste un petit peu), donc je ne servais à rien.
- On peut parler à des gens de cette époque ou ça risque de perturber le temps? demandai-je ensuite.
Je me demandais si j'avais le droit de discuter avec le garçon que j'avais vu assis par terre. Au moins j'aurais quelque chose à faire.
- Demain, on commence par la philosophie, conclut mon père. Enzo, si tu t'ennuies, observe les gens, c'est une occasion unique de découvrir les coutumes et les pratiques des gens de cette époque !
Enzo Delucet
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